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jour les cinq prières ordonnées aux musulmans ; il consacrait les deux premiers jours de la semaine par un jeûne particulier, et il élevait une mosquée dans chaque ville avant d’oser y jeter les fondemens d’un palais[1].

Il délivre le calife de Bagdad. A. D. 1055.

En se soumettant à la religion du Koran, le fils de Seljouk prit un grand respect pour le successeur du prophète ; mais les califes de Bagdad et de l’Égypte se disputaient ce titre sublime, et ni l’un ni l’autre de ces rivaux ne négligeait rien pour démontrer la justesse de ses prétentions à des Barbares ignorans mais puissans. Mahmoud le Gaznevide s’était déclaré en faveur de la ligne d’Abbas, et il avait rejeté avec mépris la robe d’honneur que lui présentait un ambassadeur fatimite. Cependant l’ingrat Hashémite changea avec la fortune ; il applaudit à la victoire de Zendekan, et nomma le sultan Seljoucide son vicaire temporel dans le monde musulman. Togrul remplit et étendit les fonctions de cette charge ; il fut appelé à la délivrance du calife Cayem, et obéit aux ordres sacrés qui lui offraient un nouveau royaume à conquérir[2]. Le commandeur des fidèles, fantôme respecté, sommeillait dans le palais de Bagdad. Le prince des Bowides, son serviteur ou son maître, n’avait plus la force de le protéger

  1. Histoire génér. des Huns, t. III, p. 165, 166, 167. M. de Guignes cite Abulmahasen, historien d’Égypte.
  2. Consultez la Bibliothéque orientale, articles Abbassides, Caher ou Cayem, et les Annales d’Elmacin et d’Abulpharage.