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guillonnée par un motif de religion ; il conçut le vain espoir d’étouffer, dans une seule persécution, le nom et la mémoire des pauliciens. La simplicité de la foi des princes iconoclastes et leur éloignement pour les superstitions populaires, auraient pu les rendre indulgens pour quelques doctrines erronées ; mais, exposés déjà aux calomnies des moines, ils devinrent les tyrans des manichéens, afin qu’on ne les accusât point d’en être les complices. Ce fut le reproche dont on flétrit la clémence de Nicéphore, qui adoucit en leur faveur la rigueur des lois pénales, et son caractère ne permet guère de lui supposer un motif plus généreux. Le faible Michel Ier et le sévère Léon l’Arménien furent des persécuteurs ardens ; mais il faut adjuger la palme à la dévotion sanguinaire de Théodora, qui rétablit les images dans les églises d’Orient. Ses émissaires parcoururent les villes et les montagnes de l’Asie Mineure, et les flatteurs de cette impératrice ont assuré que, dans un règne très-court, cent mille pauliciens périrent sous le glaive des bourreaux, sur le gibet ou dans les flammes. On peut avoir exagéré son crime ou son mérite ; mais si le calcul est exact, on doit présumer que de simples iconoclastes furent enve-

    tion avec joie et d’un ton de plaisanterie. Justus justa persolvit. — Siméon n’était pas τιτος, mais κητος, (la prononciation des deux voyelles doit avoir été à peu près la même), une grande baleine qui submergeait les marins qui la prenaient pour une île. (Voyez aussi Cedrenus, p. 434-435.)