la pauvreté et la solitude[1] ; mais Palerme a conservé son riche diadème, et ses triples murs contiennent une multitude de chrétiens et de Sarrasins remplis d’ardeur. Si les deux nations, songeant à leur sûreté commune, s’unissent sous un même roi, elles pourront se précipiter sur les Barbares avec des forces invincibles ; mais si les musulmans, fatigués d’une longue suite d’injustices, se retiraient et arboraient l’étendard de la révolte ; s’ils s’emparaient des châteaux des montagnes et de la côte de la mer, les malheureux chrétiens, exposés à une double attaque, et placés comme entre l’enclume et le marteau, seraient obligés de se résigner à une servitude inévitable[2]. » Il ne faut pas oublier d’observer qu’un prêtre met ici son pays au-dessus de sa reli-
- ↑ Vires non suppetunt, et conatus tuos tam inopia civium, quam paucitas bellatorum elidunt.
- ↑ At vero, quia difficile est christianos in tanto rerum turbine, sublato regis timore Saracenos non opprimere, si Saraceni injuriis fatigati ab cis cœperint dissidere, et castella forte maritima vel montanas munitiones occupaverint ; ut hinc cum Theutonicis summâ virtute pugnandum, illinc Saracenis crebris insultibus occurrendum, quid putas acturi sunt siculi inter has depressi angustias, et velut inter malleum et incudem multo cum discrimine constituti ? Hoc utique agent quod poterunt, ut se Barbaris miserabili conditione dedentes, in eorum se conferant potestatem. O utinam plebis et procerum, christianorum et Saracenorum vota conveniant, ut, regem sibi concorditer eligentes, Barbaros totis viribus, toto conanime, totisque desideriis proturbare contendant. Les Normands et les Siciliens paraissent confondus.