Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans le cours de la querelle entre Frédéric et Alexandre III, le pape reçut deux fois au Vatican les ambassadeurs de Constantinople. On flatta la piété du pontife de l’union des deux Églises annoncée depuis si long-temps ; on excita la cupidité de sa cour vénale ; on exhorta Alexandre III à venger ses injures et à profiter d’un moment favorable pour humilier la farouche insolence des Allemands, et reconnaître le véritable successeur de Constantin et d’Auguste[1].

Ses desseins échouent.

Mais ces conquêtes en Italie, ce règne universel, étaient des chimères qui s’évanouirent bientôt. Les premières demandes de Manuel furent éludées par la prudence d’Alexandre III, qui pesa les suites de cette importante révolution[2], et une dispute personnelle ne put déterminer le pape à renoncer à l’héritage perpétuel du nom Latin. Une fois réconcilié avec Frédéric, il parla plus nettement, confirma les actes de ses prédécesseurs, excommunia les adhérens de

    plus analogue aux mœurs des Latins, et une image à celles des Grecs.

  1. Nihilominus quoque petebat, ut quia occasio justa et tempus opportunum et acceptabile se obtulerant, romani corona imperii à sancto apostolo sibi redderetur ; quoniam non ad Frederici Alamanni, sed ad suum jus asseruit pertinere (vit. Alexandri III à cardinal. Aragoniæ, in Script. rer. ital., t. III, part. I, p. 458). Il partit pour sa seconde ambassade, cum immensâ multitudine pecuniarum.
  2. Nimis alla et perplexa sunt (vit. Alexandri III, p. 460, 461), disait le pontife circonspect.