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approche : se souvenant de quelques affaires indispensables qui exigeaient sa présence en Lombardie, il exhorta les Romains à demeurer fidèles, et partit à la hâte trois jours avant l’arrivée des Normands. [Il prend la fuite à l’approche de Robert. Mai.]En moins de trois ans, le fils de Tancrède de Hauteville eut la gloire de délivrer le pape et de chasser devant ses armes victorieuses l’empereur d’Orient[1] et celui d’Occident ; mais l’éclat du triomphe de Robert fut obscurci par les malheurs de Rome. À l’aide des partisans de Grégoire, on était venu à bout de percer ou d’escalader les murs ; mais la faction impériale était toujours active et puissante ; le troisième jour il s’éleva une sédition furieuse, et un mot inconsidéré échappé au vainqueur, et qui semblait commander la défense ou la vengeance, fut le signal de l’incendie et du pillage[2]. Les Sarrasins de la

  1. … sic uno tempore victi
    Sune terræ Domini duo : rex Alemannicus iste,
    Imperii rector romani maximus ille.
    Alter ad arma ruens armis superatur ; et alter
    Nominis auditi solâ formidine cessit.

    Il est assez singulier que ce poète latin parle de l’empereur grec comme gouvernant l’Empire romain (l. IV, p. 274).

  2. La narration de Malaterra (l. III, c. 37, p. 587, 588) est authentique, circonstanciée et impartiale. Dux ignem exclamans urbi incensa, etc. L’Apulien affaiblit le malheur (inde quibusdam ædibus exustis) que des chroniques partiales exagèrent encore. (Muratori, Annali, t. IX, p. 147).