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de la circoncision ; ils ne lui pardonnaient pas d’avoir soutenu contre leur favori l’observance de la loi mosaïque[1]. Ainsi que les gnostiques, ils méprisaient tous les livres de l’ancien Testament, parmi lesquels ceux de Moïse et des prophètes avaient été consacrés par les décrets de l’Église catholique. C’était avec la même hardiesse et sans doute avec plus de raison que Constantin, le nouveau Sylvanus, rejetait ces visions publiées par les sectes orientales dans de si pompeux et si énormes volumes[2] ; ces productions

    dernes (Voyez Wettstein, ad loc. Simon, Hist. crit. du Nouveau Testament, c. 17). Les pauliciens dédaignaient aussi l’Apocalypse (Pierre le Sic., p. 756) ; mais puisque les contemporains ne leur en firent pas un crime, il faut que les Grecs du neuvième siècle aient mis peu d’intérêt aux révélations.

  1. Cette dispute, qui n’a pas échappé à la malignité de Porphyre, suppose de l’erreur ou de la passion dans l’un ou l’autre des apôtres, ou peut-être dans tous les deux. Saint Chrysostôme, saint Jérôme et Érasme la donnent pour une querelle supposée, une fraude pieuse, imaginée pour instruire les gentils et corriger les Juifs (Middleton, Works, vol. II, p. 1-20).
  2. Le lecteur qui désirera des détails sur tous les livres hétérodoxes, peut consulter les recherches de Beausobre (Hist. critique du Manichéisme, t. I, p. 305-437). Saint Augustin, parlant des livres manichéens qui se trouvaient en Afrique, dit : Tam multi, tam grandes, tam pretiosi codices (contrà Faust., XIII, 14) ; mais il ajoute sans pitié : incendite omnes illas membranas, et on suivit son conseil à la rigueur.