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en fit la règle de sa foi, et les catholiques, qui contestent ses interprétations, avouent que les textes cités par lui sont purs et authentiques. Mais il s’attacha, avec une dévotion particulière, aux écrits et au caractère de saint Paul : les ennemis de la secte qu’il a formée font dériver le nom de pauliciens de celui de quelques-uns de leurs obscurs prédicateurs ; mais je suis persuadé qu’ils l’avaient pris comme un glorieux témoignage de leur affinité avec l’apôtre des gentils. Constantin et ses élèves représentaient, disaient-ils, Tite, Timothée, Sylvanus, Tychichus, les premiers disciples de saint Paul ; ils donnèrent à leurs congrégations, dans l’Arménie et la Cappadoce, le nom des églises fondées par les apôtres, et cette innocente allusion ranima le souvenir et l’exemple des premiers âges de l’Église. [Leur Bible.]Ce fidèle disciple de saint Paul chercha dans les Épîtres ainsi que dans l’Évangile, le symbole des premiers chrétiens ; et quoi qu’il ait pu résulter de ses recherches, tout protestant applaudira du moins à l’esprit qui les a dictées. Mais si le texte des Écritures adopté par les pauliciens était pur, il n’était pas complet. Leurs premiers docteurs rejetaient les deux Épîtres de saint Pierre[1], l’apôtre

    sed sacerdotibus duntaxat ; tel fut le premier scrupule d’un catholique à qui on conseillait de lire la Bible. (Pierre le Sicilien, p. 761.)

  1. Les pauliciens ont, pour rejeter la seconde Épitre de saint Pierre, l’autorité de quelques-uns des écrivains les plus respectables, soit parmi les anciens ou parmi les mo-