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la vassalité, se réjouissaient du voisinage de leur légitime souverain, et Amalfi s’enrichissait du commerce qu’elle faisait avec l’Europe des productions et des ouvrages de l’Asie ; mais les princes lombards de Bénévent, de Salerne et de Capoue[1] furent détachés malgré eux des provinces latines, et violèrent souvent la promesse qu’ils avaient faite de demeurer soumis et de payer un tribut. La ville de Bari s’enrichit et s’agrandit ; elle devint la métropole du nouveau thème ou de la nouvelle province de Lombardie : l’officier, qui y commandait, obtint le titre de patrice, et ensuite le nom singulier de catapan[2], et on régla l’administra-

  1. Votre maître, disait Nicéphore, a donné secours et protection, principibus Capuano et Beneventano, servis meis, quos oppugnare dispono… Nova (potius nota) res est quod eorum patres et avi nostro imperio tributa dederunt (Luitprand, in Legat., p. 484). Il ne fait pas mention de Salerne ; cependant le prince changea de parti vers la même époque, et Camillo Pellegrino (Script. rer. ital., t. II, part. I, p. 285) a très-bien remarqué ce changement dans le style de la Chronique anonyme. Luitprand (p. 480) établit, d’après les preuves tirées de l’histoire et du langage, les droits des Latins sur la Pouille et sur la Calabre.
  2. Voyez les Glossaires grecs et latins de Ducange (articles Κωτεπανω et Catapanus) et ses notes sur l’Alexiade (p. 275). Il n’adopte pas l’idée des contemporains, qui faisaient dériver ce mot de Κατα παν, juxta omne ; il n’y trouve qu’une corruption du latin capitaneus. Au reste, M. de Saint-Marc a observé avec raison (Abrégé chronolog., t. II, p. 924), que, dans ce siècle, les capitanci n’étaient pas capitaines,