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l’esprit prophétique qui était en lui l’avait instruit de leur grandeur. Ils furent seuls exceptés de la prohibition générale : Hugon, roi de France, descendait de Charlemagne en ligne directe[1], et Berthe sa fille avait hérité des prérogatives de sa famille et de sa nation. La voix de la vérité et celle de la malveillance découvrirent insensiblement la fraude ou l’erreur de la cour impériale ; les possessions de Hugon, au lieu du royaume de France, se réduisirent au simple comté d’Arles ; mais on convenait qu’au milieu des troubles de son temps, il avait usurpé la souveraineté de la Provence et envahi le royaume d’Italie. Son père n’était qu’un simple gentilhomme, et si Berthe descendait des Carlovingiens, la bâtardise ainsi que la débauche avaient souillé chaque degré de cette extraction. Hugon avait eu pour grand’mère la fameuse Valdrade, qui fut la concubine plutôt que la femme de Lothaire II, dont l’adultère avec elle, le divorce et les secondes noces, avaient provoqué les foudres du Vatican. Sa mère, qu’on nommait la grande Berthe, fut successivement épouse du comte d’Arles et du marquis de Toscane ; ses ga-

    avait établi des alliances publiques et privées. Les auteurs français (Isaac Casaubon, in Dedicat., Polybii) sont charmés de ces complimens.

  1. Constantin Porphyrogenète (De administ. imperii, c. 26) donne la généalogie et la vie de l’illustre roi Hugon περιβλεπτο‌υ ρηγος Ουγονως. On se formera des idées plus exactes dans la critique de Pagi, les Annales de Muratori et l’Abrégé de Saint-Marc, A. D. 925-946.