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naires tirés de ces différentes nations, ou destinés à les représenter[1]. Constantin Porphyrogenète a recueilli, dans un volume écrit à la fois d’un style pompeux et puéril, cette science de l’étiquette et de l’adulation[2], et la vanité de ses successeurs put y ajouter un long supplément. Au reste, un instant de réflexion devait rappeler à chacun d’eux qu’on prodiguait les mêmes acclamations à tous les empereurs et à tous les règnes ; et celui d’entre eux qui était sorti d’une condition privée, pouvait se souvenir que le moment où il avait le plus élevé la voix et applaudi avec plus d’ardeur, était celui où il enviait la fortune, ou conspirait contre la vie de son prédécesseur[3].

  1. Βαραγγοι κατα την πατριαν γλωσσαν και ο‌υτοι, ηγο‌υν Ινκλινισ‌τι πολυχρονιζο‌υσι (Codin., p. 90). Je voudrais qu’il eût conservé, même avec quelque corruption, les mots de l’acclamation des Anglais.
  2. Voyez sur toutes ces cérémonies l’ouvrage de Constantin Porphyrogenète, avec les notes, ou plutôt les dissertations des éditeurs allemands Leich et Reiske, sur le rang des personnes de la cour (p. 80, not. 23-62), sur l’adoration qui n’avait pas lieu les dimanches (p. 95-240, not. 131), sur les sorties triomphales (p. 2, etc., not., p. 3, etc.), sur les acclamations (passim, not. 25, etc.), sur les factions et l’Hippodrome (p. 177-214, not. 9-93, etc.), sur les jeux des Goths (p. 221, not. 3), sur les vendanges (p. 217, not. 109) : ce livre contient beaucoup d’autres détails.
  3. Et privato Othoni et nuper eadem dicenti nota adulatio (Tacite, Hist. I, 85).