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aucune fonction, leur existence était inutile et leur autorité précaire.

Offices du palais, de l’état et de l’armée

Mais dans toutes les monarchies, les ministres du palais et du trésor, de la flotte et de l’armée partagent l’autorité réelle du gouvernement. Les titres seuls diffèrent ; et par la révolution des siècles, les comtes et les préfets, le préteur et le questeur descendirent peu à peu, tandis que leurs subordonnés arrivèrent aux premiers honneurs de l’état, 1o. Dans la monarchie qui rapporte tout à la personne du prince, les détails et les cérémonies du palais forment le département le plus respecté. Le curopalata[1], revêtu d’un rang si illustre sous le règne de Justinien, fut supplanté par le protovestiaire, qui d’abord n’avait été chargé d’autre soin que de celui de la garde-robe ; on étendit la juridiction de celui-ci sur tous les officiers qui servaient au faste et au luxe du prince, et il présidait avec sa baguette d’argent aux audiences publiques et aux audiences privées. 2o. D’après la hiérarchie qu’avait établie Constantin, on donnait aux receveurs des finances le nom de

  1. Par exstans curis, solo diademate dispar
    Ordine pro rerum vocitatus
    CURA-PALATI
    ,


    dit l’Africain Corippe (De laudibus Justini, l. I, 136), et au même siècle (le sixième) Cassiodore dit en parlant de cet officier, Virgâ aureâ decoratus inter numerosa obsequia primus ante pedes regis incederet (Variar., VII, 5). Dans la suite, les Grecs reléguèrent au quinzième rang ce grand-officier ; il devint presque inconnu, ανεπιγνωσ‌τος, et il n’exerçait plus de fonctions νυν δε ο‌υδεμιαν (Codin., c. 5, p. 65).