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de Sicile, qui décrit ces produits de l’industrie de la Grèce, détermine leur prix d’après la quantité et la qualité de la soie, la finesse du tissu, la beauté des couleurs, le dessin des broderies. On se contentait ordinairement, dans le tissu des étoffes, d’un, de deux ou trois fils ; mais on en fabriquait à six, qui étaient beaucoup plus fortes et plus chères. Parmi les couleurs, il vante avec le pathos d’un rhéteur la flamboyante écarlate, et l’éclat plus doux de la couleur verte. On les brodait en or ou en soie ; les rayures ou les cercles composaient les ornemens simples, les plus belles présentaient des fleurs imitées avec exactitude : celles qu’on fabriquait pour l’usage du palais ou des autels, étincelaient souvent de pierres précieuses ; elles offraient des figures dont les contours étaient formés de files de perles orientales[1]. Jusqu’au douzième siècle, la Grèce était le seul pays de la chrétienté qui possédât l’insecte

    nombre de mots techniques ou barbares : Barbares, dit-il, τη των πολλων αμαθια καλον γαρ επι τουτοις κοινολεκτειν. Ducange s’efforce d’en expliquer quelques-uns ; mais il lui manquait la science du fabricant.

  1. Ce que dit Hugo Falcandus des fabriques de Palerme (Hist. sicula in Proëm., in Muratori, Scriptor. rerum italic., t. V, p. 256), est pris sur celles de la Grèce. Sans transcrire ses phrases de déclamateur, que j’ai adoucies dans le texte, j’observerai que dans ce passage, Carisius, le premier éditeur, a substitué avec raison le terme de exanthemata, au terme bizarre de exarentasmata. Falcandus vivait vers l’an 1190.