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d’événemens ; de recueils et de commentaires sur la jurisprudence, qui tiraient leur autorité de la loi du prophète ; d’interprètes du Koran et de traditions orthodoxes ; enfin toute l’armée de ces théologiens polémiques, mystiques, scolastiques et moralistes, regardés comme les derniers ou les premiers des écrivains, selon qu’on les considère de l’œil du scepticisme ou de celui de la foi. Les livres de science ou de spéculation pouvaient être partagés en quatre classes, la philosophie, les mathématiques, l’astronomie et la médecine. Les écrits des sages de la Grèce furent traduits et développés en langue arabe, et on a retrouvé dans ces versions quelques traités dont l’original est aujourd’hui perdu[1] : les Orientaux traduisirent et ils étudièrent, entre autres, les écrits d’Aristote et de Platon, d’Euclide et d’Apollonius, de Ptolémée, d’Hippocrate et de Galien[2]. Parmi les

  1. On y a retrouvé, par exemple, les cinquième, sixième et septième livres (le huitième manque toujours) des sections coniques d’Apollonius Pergæus, qui ont été imprimés en 1661, d’après le manuscrit de Florence (Fabr., Bibl. græc., t. II, p. 550). Au reste, les savans jouissaient déjà du cinquième livre, deviné et rétabli par Viviani. (Voy. son éloge dans Fontenelle, t. V, p. 59, etc.).
  2. Renaudot (Fabricius, Bibl. græc., t. I, p. 812, 816) discute d’une manière très-philosophique le mérite de ces versions arabes, pieusement défendues par Casiri (Bibliot. arab.-hisp., t. I, p. 238-240). La plupart des traductions de Platon, d’Aristote, d’Hippocrate, de Galien, etc., sont attribuées à Honain, médecin de la secte de Nestorius, qui vivait à la cour des califes de Bagdad, et qui mourut A. D.