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du calife la permission de se retirer. [Les Sarrasins abandonnent le siége de Constantinople.]La cavalerie arabe traversa l’Hellespont et les provinces de l’Asie sans retard et sans être inquiétée : mais une armée de musulmans avait été taillée en pièces du côté de la Bithynie ; et le reste de la flotte avait tellement souffert à diverses reprises des tempêtes et du feu grégeois que cinq galères seulement arrivèrent à Alexandrie pour y faire le récit de leurs nombreux et presque incroyables désastres[1].

Découverte et usage du feu grégeois.

Si Constantinople se tira des deux siéges qu’entreprirent les Arabes, on peut l’attribuer surtout aux ravages et à l’épouvante que répandait le feu grégeois, rendu encore plus effrayant par sa nouveauté[2].

    premier, qui est le témoin le plus digne de foi, assurant qu’il dura treize mois, le second doit s’être trompé en assurant qu’il commença l’année précédente à pareil jour. Je ne vois pas que Pagi ait remarqué cette contradiction.

  1. J’ai suivi sur le second siége de Constantinople, Nicéphore (Brev., p. 33-36), Théophane (Chronogr., p. 324-334), Cedrenus (Compend., p. 449-452), Zonare (t. II, p. 98-102), Elmacin (Hist. Sarac., p. 88), Abulféda (Ann. moslem., p. 126) et Abulpharage (Dynast., p. 130), celui des auteurs arabes qui satisfait davantage le lecteur.
  2. Charles Dufrêne Ducange, guide sûr et infatigable pour le moyen âge et l’histoire de Byzance, a traité du feu grégeois en plusieurs endroits de ses écrits ; et après lui on doit espérer de glaner peu de faits. Voyez en particulier Glossar. med. et infim. græcitat., page 1275, sub voce πυρ θαλασσιον υγρον. Gloss. med. et infim. latin. ignis græcus ; Observations de Villehardouin, p. 305, 307 ; Observations de Joinville, p. 71, 72.