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sonne sept statues équestres d’argent massif dans l’église de Sainte-Marie, et il n’est pas vraisemblable qu’il les y ait laissées. De Narbonne, où il éleva un terme ou une colonne, il retourna sur les côtes de la Galice et de la Lusitanie. Durant son absence, Abdelaziz, un de ses fils, châtia les insurgens de Séville ; et depuis Malaga jusqu’à Valence, il subjugua les rives de la Méditerranée. Le traité qu’il accorda au sage et au vaillant Théodemir, et qui nous est demeuré en original[1], donnera une idée des mœurs et de la politique de ce temps. « Articles de paix convenus et jurés entre Abdelaziz, fils de Musa, fils de Nassir, et Théodemir, prince des Goths,

    des Huns, t. I, p. 849) et Cardonne (Hist. de l’Afrique et de l’Espagne, t. I, p. 93, 94, 104, 105), font entrer Musa dans la Gaule narbonnaise : mais je ne trouve pas que Roderic de Tolède ou les manuscrits de l’Escurial fassent mention de cette entreprise ; et une Chronique française renvoie l’invasion des Sarrasins à la neuvième année après la conquête de l’Espagne, A. D. 721 (Pagi, Critica, t. III, p. 177, 195 ; Historiens de France, t. III). Je doute beaucoup que Musa ait passé les Pyrénées.

  1. Quatre siècles après Théodemir, ses domaines de Murcie et de Carthagène, conservent le nom de Tadmir dans le géographe de Nubie (Edrisi, p. 154-161) ; voyez aussi d’Anville (États de l’Europe, p. 156 ; Pagi, t. III, p 174). Malgré l’état misérable de l’agriculture actuelle de l’Espagne, M. Swinburne (Travels in Spain, p. 119) a vu avec plaisir la vallée délicieuse qui se prolonge de Murcie à Orihuela, et qui, sur un espace de quatre lieues et demie, offre une quantité considérable de beaux blés, de légumes, de luzernes, d’oranges, etc.