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pointes de fer ; ils placèrent leurs échelles ; ils pénétrèrent dans la forteresse en s’écriant : Dieu est victorieux, et repoussèrent le reste des Grecs jusqu’à leurs bateaux et jusqu’à l’île de Rouda. Ce lieu offrant une communication facile avec le golfe et la péninsule d’Arabie, Amrou le préféra à Memphis, qui fut abandonnée. Les tentes des Arabes furent converties en habitations permanentes, et la première mosquée qu’on y éleva fut sanctifiée par la présence de quatre-vingts compagnons de Mahomet[1]. Le camp sur la rive orientale du Nil devint une nouvelle cité ; et dans l’état de ruine où se trouvent aujourd’hui les quartiers de Babylone et de Fostat, on les confond sous la dénomination de Vieux Misrah ou de Vieux Caire, dont ils formèrent un faubourg étendu ; mais le nom de Caire, qui signifie la ville de la Victoire, appartient proprement à la capitale actuelle, que les califes Fatimites fondèrent au dixième siècle[2]. Elle s’est éloignée peu à peu du Nil ; mais un observateur attentif peut suivre la continuité des bâtimens, depuis les monumens de Sésostris jusqu’à ceux de Saladin[3].

    Pococke, Description de l’Orient, vol. I, p. 200 ; Shaw, Travels, p. 383).

  1. Murtadi, Merveilles de l’Égypte, p. 243-259. Il s’étend sur ce sujet avec le zèle et l’esprit minutieux d’un citoyen et d’un dévot ; et ses traditions locales portent un grand air de vérité et d’exactitude.
  2. D’Herbelot, Bibl. orient., p. 233.
  3. La position du vieux et nouveau Caire est bien con-