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Une rançon de trois cent mille pièces d’or la sauva de sa destruction ; mais cette ville, séjour des successeurs d’Alexandre, siége de l’administration romaine en Orient, que César avait décorée des titres de cité libre, sainte et vierge, ne fut plus, sous le joug des califes, qu’une ville de province du second rang[1].

Fuite d’Héraclius. A. D. 638.

Dans la vie d’Héraclius, la honte et la faiblesse des premières et des dernières années de son administration obscurcissent l’éclat du triomphe de la guerre des Persans. Lorsque les successeurs de Mahomet s’armèrent contre lui pour la gloire de leur religion, il se sentit étonné de la perspective des fatigues et des dangers sans nombre qui allaient l’en-

    de quelque importance : en comparant les époques de la Chronologie de Théophane avec les années de l’hégyre qu’offre l’Histoire d’Elmacin, on verra que cette ville fut prise entre le 23 janvier et le 1er septembre de l’année de la naissance de Jésus-Christ 638 (Pagi, Critica, in Baron., Annal., t. II, p. 812, 813). Al-Wakidi (Ockley, v. I, p. 314) fixe cet événement au mardi 21 août ; date impossible, puisque Pâques ayant été cette année le 5 avril, le 21 août doit avoir été un vendredi. (Voy. les Tables de l’Art de vérifier les dates.)

  1. L’édit favorable de César qui détermina la ville reconnaissante à compter depuis la victoire de Pharsale, fut donné εν Ατιοχεια τη μητροπολει, ιερα και ασυλῳ, και αντονομῳ και αρχο‌υστῃ και προκαθημενῃ της ανατολης. (Jean Malala, in Chron., p. 91, édit. de Venise.) Il faut distinguer dans ses écrits les faits relatifs à son pays, qu’il connaît bien, des faits de l’Histoire générale, sur lesquels il est d’une ignorance grossière.