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mandait les Romains, fut tué à Damas, où il se réfugia dans le monastère du mont Sinaï. Jabalah, exilé à la cour de Byzance, y regretta les mœurs de l’Arabie et le malheur qu’il avait eu de donner la préférence à la cause des chrétiens[1]. Il avait autrefois penché vers l’islamisme, mais durant un pèlerinage à la Mecque, s’étant laissé emporter à frapper un de ses compatriotes, il avait pris la fuite afin d’échapper à l’impartiale et sévère justice du calife. Les Sarrasins victorieux passèrent un mois à Damas dans le repos et les plaisirs ; le partage du butin fut commis à la prudence d’Abu-Obeidah. Chaque soldat obtint une part pour lui et une pour son cheval, et une double portion fut réservée aux nobles coursiers de race arabe.

Conquête de Jérusalem. A. D. 637.

Après la bataille d’Yermuk, on ne vit plus paraître l’armée romaine, et les Sarrasins furent les maîtres de choisir celle des villes fortifiées de la Syrie qu’ils voudraient attaquer la première. Ils demandèrent au calife s’ils devaient marcher vers Césarée ou vers Jérusalem ; et d’après la réponse d’Ali, on mit aussitôt le siége devant cette dernière ville. Aux yeux

    et à des nuages de poussière : μη δυνηθεντες (les Romains) αντηπροσωπησαι εχθροις δια τον κονιορτον ηττωνται, και εαυτο‌υς βαλλοντες εις τας στενοδο‌υς Ιερμαχθο‌υ ποταμο‌υ εκει απωλοντο αρδην.

  1. Voyez Abulféda (Annal. Moslem., p. 70, 71), qui rapporte les lamentations poétiques de Jabalah lui-même, et les éloges d’un poète arabe, à qui le chef de la tribu de Gassan envoya par un ambassadeur d’Omar cinq cents pièces d’or.