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Siége d’Héliopolis et d’Émèse. A. D. 635.

La Syrie[1] est un des pays les plus anciennement cultivés : elle mérite cette préférence[2]. La proximité de la mer et des montagnes, l’abondance du bois et de l’eau, y tempèrent la chaleur du climat ; et la fertilité du sol y donne une quantité si considérable de subsistances, qu’elle encourage la propagation des hommes et des animaux. Depuis le siècle de David jusqu’à celui d’Héraclius, le pays a été

  1. La description de la Syrie est la partie la plus intéressante et la plus authentique de la géographie d’Abulféda, syrien de naissance. Elle a été publiée en arabe et en latin (Leipzig, 1766, in-4o) avec de savantes notes de Kochler et de Reiske, et quelques extraits de géographie et d’histoire naturelle tirés d’Ibn al-Wardii. De tous les Voyages modernes, celui de Pococke, intitulé Description de l’Orient (de la Syrie et de la Mésopotamie, vol. II, p. 88-209), est celui qui offre le plus de connaissances et de mérite ; mais l’auteur confond trop souvent les choses dont il a été le témoin avec celles qu’il a lues.
  2. L’éloge que Denys fait de la Syrie est juste et plein de feu, Και την μεν (la Syrie) πολλοι το‌υ και ολβιοι ανδρες εχο‌υσιν (in Perieges., v. 902, in t. IV, Geograph. minor., Hudson). Dans un autre endroit, il dit, en parlant de ce pays, πολυπτολιν αιαν (v. 898) ; il continue ainsi :

    Πασα δε τοι λιπαρη τε και ευβοτος επλετο χωρη
    Μηλα τε φερβεμεναι και δενδρεσι καρπον αεξειν.

    v. 921, 922.

    Ce poète géographe vivait au siècle d’Auguste, et sa Description du monde a été éclairée par le commentaire grec d’Eustathius, qui a montré les mêmes égards pour Homère et pour Denys. (Fabricius, Biblioth. græc., l. IV, c. 2, t. III, p. 21, etc.)