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qui appartiennent à la synagogue de Satan, et qui ont la tête rasée en couronne[1] ; ne manquez pas de leur fendre le crâne, et ne leur faites aucun quartier, à moins qu’ils ne veuillent devenir mahométans ou payer le tribut. » Les entretiens profanes ou frivoles, tout ce qui pouvait rappeler d’anciennes querelles était sévèrement défendu parmi les Arabes ; jusque dans le tumulte des camps ils se livraient avec assiduité aux exercices de la religion, et employaient à la prière, à la méditation et à l’étude du Koran leurs intervalles de repos. On punissait l’abus ou même l’usage du vin de quatre-vingts coups de bâton sur la plante des pieds ; et dans la ferveur des premiers temps, l’on vit des pécheurs inconnus révéler leur faute et solliciter leur punition. Après quelques incertitudes, le commandement de l’armée de Syrie fut donné à Abu-Obeidah, un des fugitifs de la Mecque et des compagnons de Mahomet. L’extrême douceur et l’extrême bonté de son caractère adoucissaient son

    tiens. Pour ma part, je crois qu’on peut expliquer cette contradiction par l’avidité des Arabes, d’une part, et de l’autre, par les préjugés du philosophe allemand.

  1. Au septième siècle encore, les moines en général étaient laïques, leur chevelure était longue et éparse, et ils la coupaient lorsqu’on les admettait à la prêtrise. La tonsure circulaire était emblématique et mystérieuse ; elle représentait la couronne d’épines qu’on mit sur la tête de Jésus-Christ ; mais elle désignait aussi le diadème royal, et chaque prêtre était un roi, etc. (Thomassin, Discipline de l’Église, t. I, p. 721-758, et particulièrement p. 737, 738).