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l’Espagne, était réservée au règne glorieux de l’inactif Walid, et le nom de Catibah, qui signifie un conducteur de chameaux, annonce l’extraction et le mérite du général qui subjugua ces deux contrées. Tandis qu’un de ses collègues arborait pour la première fois l’étendard des musulmans sur les rives de l’Indus, Catibah soumettait à la religion du prophète et à l’empire du calife les vastes régions situées entre l’Oxus, le Jaxartes et la mer Caspienne[1]. Les infidèles furent assujettis à un tribut de deux millions de pièces d’or ; on brûla ou l’on mit en pièces leurs idoles : le chef musulman prononça un sermon dans la nouvelle mosquée de Carizme ; après plusieurs combats, les hordes turques furent repoussées jusqu’au désert, et les empereurs de la Chine sollicitèrent l’amitié des Arabes victorieux. On peut attribuer, en grande partie, à leur industrie, la fertilité de cette province, qui formait la Sogdiane des anciens ; mais depuis le règne des rois macédoniens, on connaissait les avantages de son terroir et de son climat, et on en tirait parti. Avant l’invasion des Sarrasins, Carizme, Bochara et Samarcande étaient des villes riches et peuplées, sous le joug des pasteurs du Nord. Elles étaient environnées d’une double muraille, et le mur extérieur renfermait les champs et les jardins appartenans au district de la ville. Les négocians de la

  1. Elmacin (Hist. Saracen., p. 84), d’Herbelot (Bibl. orient., Catibah, Samarcande, Walid) et de Guignes (Hist. des Huns, t. I, p. 58, 59), indiquent légèrement les conquêtes de Catibah.