ans, et sa jeunesse et son inexpérience l’engagèrent à se refuser au danger d’une bataille. Le drapeau royal fut remis entre les mains de Rustam, général de son armée ; et de trente mille soldats qui la composaient, elle s’accrut, dit-on, de cent vingt mille guerriers, sujets ou alliés de la Perse. Les musulmans d’abord au nombre de douze mille, ayant reçu des renforts, présentaient une armée de trente mille combattans ; ils campaient dans les plaines de Cadésie[1] ; et quoiqu’ils offrissent moins de têtes, ils avaient plus de soldats qu’on n’en pouvait compter dans l’armée irrégulière des infidèles. Je ferai ici une observation que j’aurai occasion de répéter souvent : l’attaque des Arabes n’était pas, comme celle des Grecs et des Romains, l’effort d’une ligne compacte d’infanterie ; des cavaliers et des archers composaient la plus grande partie de leurs forces, et une bataille souvent interrompue et souvent renouvelée par des combats singuliers et des escarmouches de
- ↑ Cadésie, dit le géographe de Nubie (p. 121), est située in margine solitudinis, à soixante-une lieues de Bagdad, et à deux stations de Cufa. Otter (voy. t. I, p. 163) compte quinze lieues, et il observe qu’on y trouve des dattes et de l’eau.
quième jour après la mort de Mahomet, qui arriva le 7 juin, A. D. 632 ; et son avénement au trône ne peut être renvoyé au-delà de la fin de la première année. Ses prédécesseurs ne pouvaient donc avoir eu à résister aux armes du calife Omar ; et ces dates incontestables renversent la chronologie irréfléchie d’Abulpharage. Voyez Ockley, Hist. of the Saracens, vol. I, p. 130.