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mier siècle de l’islamisme fut une époque d’ignorance ; et lorsqu’à la fin de ce siècle on écrivit les premières annales des musulmans, ce fut, en grande partie, d’après la tradition[1]. Parmi les nombreuses productions de la littérature arabe et de la littérature persane[2], nos interprètes ont choisi les esquisses

    in-folio) : ces deux écrivains vécurent au commencement du neuvième siècle (voyez Hancke, De scriptor. byzant., p. 200-246). Photius, leur contemporain, ne présente guère plus de faits. Après avoir loué le style de Nicéphore, il ajoute : Και ολως πολλο‌υς εσ‌τι τον προ αυτο‌υ αποκρυπτομενος τῃδε της ισ‌τοριας τη συνγραφη, et il se plaint seulement de son extrême brièveté (Phot., Bibl. Cod. 66, p. 100). On peut recueillir quelques additions dans les histoires de Cedrenus et de Zonare, qui sont du douzième siècle.

  1. Tabari ou Al Tabari, natif du Taborestan, fameux iman de Bagdad, et le Tite-Live des Arabes, acheva son histoire générale l’an 302 de l’hégyre (A. D. 914). D’après les sollicitations de ses amis, il réduisit son ouvrage, qui avait trente mille feuilles, à une dimension plus raisonnable ; mais on ne connaît l’original arabe que par les versions qu’on en a faites en langue persane et en langue turque. On dit que l’histoire des Sarrasins par Ebu-Amid ou Elmacin, est un abrégé de la grande histoire de Tabari. (Ockley, Hist. of the Saracens, vol. II ; Préface, p. 39, et Liste des auteurs par d’Herbelot, p. 866, 870, 1014.)
  2. Outre la liste des auteurs arabes donnée par Prideaux (Vie de Mahomet, p. 179-189), Ockley (à la fin de son second volume) et Petis de la Croix (Hist. de Gengis-Kan, p. 525-550), on trouve dans la Bibliothéque orientale, article Tarikh, un Catalogue de deux ou trois cents histoires ou chroniques de l’Orient, dont trois ou quatre seulement sont antérieures à Tabari. Reiske (dans ses Prodidagmata