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ou par ses lieutenans cinquante entreprises guerrières. Il continuait, en sa qualité d’Arabe, à exercer ses professions de marchand et de voleur, et ses petites excursions pour la défense ou l’attaque d’une caravane disposaient peu à peu ses troupes à la conquête de l’Arabie. Une loi divine avait réglé le partage du butin[1] ; il était fidèlement réuni en une seule masse ; le prophète réservait pour des œuvres pieuses et charitables un cinquième de l’or et de l’argent, des prisonniers et du bétail, des meubles et des immeubles ; il faisait du reste des lots égaux qu’il distribuait aux soldats, soit qu’ils eussent remporté la victoire ou gardé le camp ; les récompenses de ceux qui avaient perdu la vie passaient à leurs femmes et à leurs enfans ; pour encourager l’augmentation de la cavalerie, il accordait une part au cavalier et une autre au cheval. Les Arabes errans venaient de tous côtés se ranger sous le drapeau de la religion et du pillage : le prophète avait eu soin de sanctifier le commerce des soldats avec les femmes captives,

    culier de Mahomet était composé de neuf sabres, trois lances, sept piques ou demi-piques, un carquois et trois arcs, sept cuirasses, trois boucliers et deux casques (Gagn., t. III, p. 328, 334) ; on y trouvait de plus un étendard blanc et un drapeau noir (p. 335), vingt chevaux (p. 322), etc. La tradition a conservé deux de ses propos de guerre. (Gagnier, t. II, p. 88-337.)

  1. Le savant Reland (Dissertationes miscellaneæ, t. III, Dissert., 10, p. 3-53) a épuisé, dans une dissertation particulière, tout ce sujet, De jure belli Mohammedanorum.