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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. I.

l’Aquitaine, la Celtique ou Lyonnaise, la Belgique et les deux Germanies.

Bretagne.

Nous avons déjà parlé de l’étendue et des bornes de la province romaine en Bretagne : elle renfermait toute l’Angleterre, le pays de Galles et le pays plat d’Écosse jusqu’au passage de Dunbritton et d’Édimbourg. Avant que la Bretagne eût perdu sa liberté, elle était inégalement divisée en trente tribus de Barbares, dont les plus considérables étaient les Belges à l’occident, les Brigantes au nord, les Silures au midi du pays de Galles, et les Icéniens dans les comtés de Norfolk et de Suffolk[1]. Autant qu’il est possible de s’en rapporter à la ressemblance des mœurs et des langues, il est probable que l’Espagne, la Gaule et la Bretagne avaient été peuplées par une même et vigoureuse race de sauvages. Ils disputèrent souvent le champ de bataille aux Romains, et ils ne furent subjugués qu’après avoir livré une infinité de combats. Enfin, lorsque ces provinces eurent été soumises, elles formèrent la division occidentale de l’empire en Europe, qui s’étendait depuis le mur d’Antonin jusqu’aux colonnes d’Hercule, et depuis l’embouchure du Tage jusqu’aux sources du Rhin et du Danube.

Italie.

Avant les conquêtes des Romains, la Lombardie n’était point regardée comme partie de l’Italie. Des Gaulois avaient fondé une colonie puissante le long des rives du , depuis le Piémont jusque dans la

  1. Histoire de Manchester, par Whitaker, vol. I, c. 3.