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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. I.

cuter tout ce qu’exigeaient d’elles les événemens de la guerre et l’habileté du général. Le soldat avait un espace libre pour ses armes et pour ses divers mouvemens, et les intervalles étaient ménagés de manière à pouvoir y faire passer les renforts nécessaires pour secourir les combattans épuisés[1]. La tactique des Grecs et des Macédoniens avait pour base des principes bien différens : la force de la phalange consistait en seize rangs de longues piques, de manière à former la palissade la plus serrée[2] ; mais la réflexion et l’expérience prouvèrent que cette masse immobile était incapable de résister à l’activité de la légion[3].

Cavalerie.

La cavalerie, sans laquelle la force de la légion serait restée imparfaite, était divisée en dix escadrons : le premier, comme compagnon de la première cohorte, consistait en cent trente-deux hommes, et les neuf autres chacun en soixante-six ; ce qui faisait en tout, pour nous servir des expressions modernes, un régiment de sept cent vingt-six chevaux. Quoique naturellement attaché à sa légion respective, chaque régiment de cavalerie en était

  1. M. Guichard, Mémoires militaires, t. I, c. 4, et nouveaux Mémoires, t. I, p. 293-311, a traité ce sujet en homme instruit et en officier.
  2. Voyez la Tactique d’Arrien. Par une partialité digne d’un Grec, cet auteur a mieux aimé décrire la phalange qu’il connaissait seulement par les écrits des anciens, que les légions qu’il avait commandées.
  3. Polyb., l. XVII.