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talens ; somme bien inférieure à celle que les Romains tirèrent ensuite de ce royaume par une administration ferme, et par le commerce de l’Éthiopie et de l’Inde[1]. L’Égypte devait ses richesses au commerce ; [De la Gaule.]celles que recelait l’ancienne Gaule, étaient le fruit de la guerre et du butin. Les tributs que payaient ces deux provinces paraissent avoir été à peu près les mêmes[2]. [De l’Afrique.]Rome profita bien peu de sa supériorité[3], en n’exigeant des Carthaginois vaincus, que dix mille talens phéniciens[4] ou environ quatre millions sterling, et en leur accordant cinquante ans pour les payer. Cette somme ne peut, en aucune manière, être comparée avec les taxes qui furent imposées sur les terres et sur les personnes des habitans de ces mêmes contrées, lorsque les fertiles côtes de l’Afrique eurent été réduites en provinces romaines[5].

Par une fatalité singulière, l’Espagne était le Mexique et le Pérou de l’ancien monde. La découverte des riches contrées de l’Occident par les Phéniciens, et la violence exercée contre les naturels

  1. Strabon, l. XVII, p. 798.
  2. Velleius-Paterculus, l. II, c. 39. Cet auteur semble donner la préférence au revenu de la Gaule.
  3. Les talens euboïques, phéniciens et alexandrins, pesaient le double des talens attiques. Voyez Hooper, sur les poids et mesures des anciens, p. IV, c. 5. Il est probable que le même talent fut porté de Tyr à Carthage.
  4. Polybe, l. XV, c. 2.
  5. Appien, in Punicis, p. 84.