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Éducation et caractère vertueux d’Alexandre Sévère.

Mais le soin le plus important de Mammée et de ses sages conseillers fut de former le caractère du jeune empereur, dont les qualités personnelles devaient faire le malheur ou la félicité du genre humain. Un sol fertile produit de bons fruits presque sans culture. Alexandre était né avec les plus heureuses dispositions : doué d’un excellent jugement, il connut bientôt les avantages de la vertu, le plaisir de l’instruction et la nécessité du travail. Une douceur et une modération naturelles le mirent à l’abri des assauts dangereux des passions et des attraits séducteurs du vice. Son respect inviolable pour sa mère, et l’estime qu’il eut toujours pour le sage Ulpien, garantirent sa jeunesse du poison de la flatterie.

Journal de sa vie.

L’exposition seule de ses occupations journalières nous le représente comme un prince accompli[1] ; et en ayant égard à la différence des mœurs, ce beau tableau mériterait de servir de modèle à tous les souverains. Alexandre se levait de grand matin ; il consacrait les premiers momens du jour à des devoirs de piété, et sa chapelle particulière était remplie des

    dernier historien, lorsqu’il s’agissait de faire une loi, on admettait dans le conseil des jurisconsultes habiles et des sénateurs expérimentés, qui donnaient leurs avis séparément, et dont l’opinion était mise par écrit.

  1. Voy. sa vie dans l’Hist. Aug. Le compilateur a rassemblé, sans aucun goût, une foule de circonstances triviales, dans lesquelles on démêle un petit nombre d’anecdotes intéressantes.