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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

plus étendu, il leur était permis d’exécuter ce qui leur paraissait être le plus avantageux à l’empire, et convenir le mieux à la majesté des lois, du gouvernement et de la religion[1].

Magistrats.

Lorsque toutes les différentes branches de la puissance exécutive eurent été remises à un seul chef, les autres magistrats languirent dans l’obscurité. Dépouillés de leur autorité, à peine même leur laissait-on la connaissance de quelques affaires. Auguste conserva avec le plus grand soin le nom et les formes de l’ancienne administration. On élisait tous les ans, avec les cérémonies ordinaires, le même nombre de consuls, de préteurs et de tribuns[2],

  1. Voyez un fragment d’un décret du sénat, qui conférait à l’empereur Vespasien tous les pouvoirs accordés à ses prédécesseurs, Auguste, Tibère et Claude. Ce monument curieux et important se trouve dans les inscriptions de Gruter, no CCXLII. (*)
    (*) Il se trouve aussi dans les éditions que Ryck (Animad., p. 420, 421) et Ernesti (Excurs. ad l. IV, c. 6) ont données de Tacite ; mais ce fragment renferme tant d’irrégularités, et dans le fond et dans la forme, qu’on peut élever des doutes sur son authenticité. (Note de l’Éditeur.)
  2. On élisait deux consuls aux calendes de janvier ; mais dans le cours de l’année, on leur en substituait d’autres, jusqu’à ce que le nombre des consuls annuels se montât au moins à douze. On choisissait ordinairement seize ou dix-huit préteurs (Juste-Lipse, in excurs. D. ad Tacite, Annal., l. I). Je n’ai point parlé des édiles ni des questeurs : de simples magistrats chargés de la police ou des revenus, se prêtent aisément à toutes les formes du gouvernement. Sous le règne de Néron, les tribuns possédaient légalement le