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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

ture d’Égypte qui fut confiée à un chevalier romain.

Division des provinces entre l’empereur et le sénat.

Auguste venait d’être élevé au premier rang ; six jours après, il résolut de satisfaire, par un sacrifice aisé, la vanité des sénateurs. Il leur représenta que son pouvoir s’étendait même au-delà des bornes qu’il avait été nécessaire de tracer, pour remédier aux maux de l’état. « On ne lui avait pas permis, disait-il, de refuser le commandement pénible des armées et des frontières, mais il insistait pour avoir la liberté de faire passer les provinces plus tranquilles sous la douce administration du magistrat civil. » Dans la division des provinces, Auguste consulta également son intérêt personnel et la dignité de la république. Les proconsuls nommés par le sénat, et principalement ceux de l’Asie, de la Grèce et de l’Afrique, jouissaient d’une distinction plus honorable que les lieutenans de l’empereur, qui commandaient dans la Gaule ou en Syrie. Les premiers étaient accompagnés de licteurs, ceux-ci avaient à leur suite des soldats[1]. Il fut cependant statué par une loi que la

  1. Cette distinction est sans fondement. Les lieutenans de l’empereur, qui se nommaient pro-préteurs, soit qu’ils eussent été préteurs ou consuls, étaient accompagnés de six licteurs : ceux qui avaient le droit de l’épée portaient aussi un habit militaire (paludamentum) et une épée. Les intendans envoyés par le sénat, qui s’appelaient tous proconsuls, soit qu’ils eussent ou non été consuls auparavant, avaient douze licteurs quand ils avaient été consuls, et six seulement quand ils n’avaient été que préteurs. Les provinces