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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR.

aussi les notes que j’ai ajoutées aux volumes suivans sont-elles rares et peu développées. C’est déjà trop peut-être ; cependant je puis assurer que je me suis sévèrement imposé la loi de ne dire que ce qui me paraissait nécessaire, et de le dire aussi brièvement que je le trouvais possible.

On a beaucoup écrit sur et contre Gibbon ; dès que son ouvrage parut, il fut commenté comme l’aurait été un manuscrit ancien ; à la vérité, les commentaires étaient des critiques. Les théologiens surtout avaient à se plaindre de la manière dont y était traitée l’histoire ecclésiastique ; ils attaquèrent les chapitres XV et XVI, quelquefois avec raison, souvent avec amertume, presque toujours avec des armes inférieures à celles de leur adversaire, qui possédait et plus de connaissances et plus de lumières et plus d’esprit, autant du moins que j’en puis juger par ceux de leurs travaux que j’ai été à portée d’examiner. Le docteur R. Watson, depuis évêque de Landaff, publia une série de Lettres ou Apologie du Christianisme, dont la modération et le mérite sont reconnus par Gibbon lui-même[1]. Priestley écrivit une Lettre à un incrédule philosophe contenant un tableau des preuves de la religion révélée, avec des observations sur les deux premiers volumes de M. Gibbon. Le docteur White, dans une suite de Sermons dont le docteur S. Bad-

  1. D. R. Watson, Apology for christianity, in a series of letters to Edw. Gibbon, 1776, in-8o.