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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR.

suppléer ceux dont l’omission devenait une source d’erreurs. Je suis loin de croire que ce travail soit complet : je me suis bien gardé même de l’appliquer à l’Histoire de la Décadence et de la Chute de l’Empire romain dans toute son étendue ; c’eût été grossir prodigieusement un ouvrage déjà très-volumineux, et ajouter des notes innombrables aux notes déjà très-nombreuses de l’auteur. Mon premier but et ma principale intention étaient de revoir avec soin les chapitres consacrés par Gibbon à l’histoire de l’établissement du christianisme, pour y rétablir dans toute leur exactitude, et sous leur véritable jour, les faits dont ils se composent ; c’est aussi là que je me suis permis le plus d’additions ; d’autres chapitres, comme celui qui traite de la religion des anciens Perses, celui où l’auteur expose le tableau de l’état de l’ancienne Germanie et des migrations des peuples, m’ont paru avoir besoin d’éclaircissemens et de rectifications : leur importance me servira d’excuse. En général, mon travail ne s’étend guère au-delà des cinq premiers volumes de cette nouvelle édition ; c’est dans ces volumes que se trouve à peu près tout ce qui concerne le christianisme ; c’est là aussi que l’on voit ce passage du monde ancien au monde moderne, des mœurs et des idées de l’Europe romaine à celles de notre Europe, qui forme l’époque la plus intéressante et la plus importante à éclaircir de l’ouvrage entier. D’ailleurs les temps postérieurs ont été traités avec soin par un grand nombre d’écrivains ;