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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. II.

Olive.

III. Dans l’Occident, la culture de l’olivier suivit les progrès de la paix dont il était le symbole. Deux siècles après la fondation de Rome, l’Italie et l’Afrique ne connaissaient point cet arbre utile. L’olivier fut bientôt naturalisé dans ces contrées, et enfin planté dans l’intérieur de la Gaule et de l’Espagne. Les anciens s’imaginaient qu’il ne pouvait croître qu’à un certain degré de chaleur, et seulement dans le voisinage de la mer ; mais cette erreur fut insensiblement détruite par l’industrie et par l’expérience[1].

Lin.

IV. La culture du lin passa de l’Égypte dans la Gaule, et fit la richesse de tout le pays, quoique cette plante pût appauvrir les terres particulières dans lesquelles elle était semée[2].

Prairies artificielles.

V. Les prairies artificielles devinrent communes dans l’Italie et dans les provinces, particulièrement la luzerne, qui tirait son nom et son origine de la Médie[3]. Des provisions assurées d’une nourriture saine et abondante pour le bétail, pendant l’hiver

    Eumène (Panégyr. veter., VIII, 6, édit. Delph.) parle des vignes d’Autun, qui avaient perdu de leur qualité par la vétusté ; et l’on ignorait alors entièrement le temps de leur première plantation dans le territoire de cette ville. D’Anville place le pagus Arebrignus dans le district de Beaune, célèbre, même à présent, pour la bonté de ses vins.

  1. Pline, Hist. nat., l. XV.
  2. Pline, Hist. nat., l. XIX.
  3. Voy. les agréables Essais sur l’Agriculture de M. Harte, qui a rassemblé dans cet ouvrage tout ce que les anciens et les modernes ont dit de la luzerne.