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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. II.

reurs de Catilina, la mit en état de disputer à la Grèce la palme de l’éloquence[1].

Provinces.

Les provinces de l’empire, dont nous avons déjà donné la description, étaient dépourvues de toute force politique et de tous les avantages d’une liberté constitutionnelle. Dans la Grèce[2], en Étrurie et dans la Gaule[3], le premier soin du sénat fut de détruire des confédérations dangereuses et capables d’apprendre à l’univers que si les Romains avaient su profiter de la division de leurs ennemis, l’union pouvait arrêter les progrès de leurs armes. Souvent leur ambition prenait le masque de la générosité ou de la reconnaissance. Des souverains devaient, pendant quelque temps, leurs sceptres à ces fausses vertus ; mais aussitôt qu’ils avaient rempli la tâche qui leur avait été imposée, de façonner au joug les nations vaincues, ils étaient précipités du trône. Les états libres qui avaient embrassé la cause de Rome, admis d’abord en apparence au rang d’alliés, furent ensuite insensiblement réduits en servitude. Des

  1. La première partie de la Verona illustrata du marquis de Maffei, donne la description la plus claire et la plus étendue de l’état de l’Italie sous les Césars.
  2. Voyez Pausan., l. VII. Lorsque ces assemblées ne furent plus dangereuses, les Romains consentirent à en rétablir les noms.
  3. César en fait souvent mention. L’abbé Dubos n’a pu réussir à prouver que les Gaulois aient continué, sous les empereurs, à tenir des assemblées. (Hist. de l’établ. de la Monarchie franç., l. I, c. 4.)