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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

maintenant à l’immense océan qui foule ses eaux entre le Nouveau-Monde et l’ancien continent[1].

Mer Méditerranée, avec les îles qu’elle renferme.

Après avoir parcouru toutes les provinces de l’Empire romain, nous pouvons observer que l’Afrique est séparée de l’Espagne par un détroit de douze milles environ, qui sert de communication à la Méditerranée avec la mer Atlantique. Les colonnes d’Hercule, si fameuses parmi les anciens, étaient deux montagnes qui paraissent avoir été séparées avec violence dans quelque convulsion de la nature. La forteresse de Gibraltar est bâtie au pied de celle qui est située en Europe. Toute la Méditerranée, ses côtes et ses îles, étaient renfermées dans les vastes domaines de l’empire. Des grandes îles, les Baléares, aujourd’hui Majorque et Minorque, ainsi nommées à cause de leur étendue respective, appartiennent, l’une aux Espagnols, et l’autre à la Grande-Bretagne. Il serait plus facile de déplorer le sort des Corses, que de décrire leur condition actuelle. La Sardaigne et la Sicile ont été érigées en royaumes en faveur de deux princes d’Italie. Crète ou Candie, Chypre, et la plupart des petites îles de la Grèce ou de l’Asie, obéissent aux Turcs, tandis que le petit rocher de Malte brave toute la puissance ottomane, et est devenu un pays riche, célèbre

    tention des poètes grecs. Voyez Buffon, Hist. nat., t. I, p. 312 ; Hist. des Voyages, tome II.

  1. M. de Voltaire, t. XIV, p. 297, sans y être autorisé par aucun fait ou par aucune probabilité, donne généreusement aux Romains les îles Canaries.