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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

Afrique.

De Cyrène jusqu’à l’Océan, la côte d’Afrique a plus de quinze cents milles de long ; elle est cependant si resserrée entre la Méditerranée et les déserts de Sahara, que sa largeur excède rarement cent milles. C’était à la partie orientale que les Romains avaient principalement donné le nom de province d’Afrique. Avant l’arrivée des colonies phéniciennes, cette fertile contrée était habitée par les Libyens, les plus sauvages de tous les peuples de la terre : elle devint le centre d’un commerce et d’un empire

    Il s’empara du mont Cyra, et y fonda la ville de Cyrène. Cette colonie parvint bientôt à un haut degré de splendeur ; son histoire et les médailles qui nous en restent, attestent sa puissance et ses richesses. (Voyez Eckhel, De doctrinâ numorum veterum, t. IV, p. 117.) Elle tomba dans la suite au pouvoir des Ptolémées, lorsque les Macédoniens s’emparèrent de l’Égypte. Le premier Ptolémée Lagus, dit Soter, s’empara de la Cyrénaïque, qui appartint à ses successeurs jusqu’à ce que Ptolémée Apion la donnât par testament aux Romains, qui la réunirent avec la Crète pour en former une province. Le port de Cyrène se nommait Apollonia ; il s’appelle aujourd’hui Marza-Susa ou Sosush, d’où d’Anville conjecture que c’est la ville qui portait le nom de Sozusa dans le temps du bas-empire. Il reste quelques débris de Cyrène, sous le nom de Curin. L’histoire de cette colonie, obscurcie dans son origine par les fables de l’antiquité, est racontée avec détail dans plusieurs auteurs anciens et modernes. Voyez, entre autres, Hérodote, l., IV, c. 150 ; Callimaque (qui était lui-même Cyrénéen). Hymn. ad Apoll., et les notes de Spanheim ; Diodore de Sicile, IV, 83 ; Justin, XIII, 7 ; d’Anville, Geogr. anc., t. III, p. 43, etc. (Note de l’Éditeur.)