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cence des Cuivres, et le serein tintement des Cordes sous les doigts seigneurs.

Sans paradoxe (le voit assez une conscience) pour l’Initié digne d’envie un Poème, ainsi, devient un vrai morceau de musique, suggestive infiniment et « s’instrumentant » seule : musique de mots évocateurs d’Images-colorées, sans qu’en souffrent en rien, que l’on s’en souvienne ! les Idées.

Invincibilité devant le péché, d’ailleurs, si le Poème est de trame excellente ; puisque notre musique, toute vision par ses couleurs qui chantent elle-même la compose pour l’immanquable délivrance éternelle de l’Idée, qui se désole dans les limbes des sonores Possibilités.



Un mot suprême m’est à dire.


Tel rêve mis au jour est latent en cet ébat de Flûtes volatil et songeur sonnant discret on ne sait quel avenir :


L’APRÈS-MIDI D’UN FAUNE


Églogue par Stéphane Mallarmé.


Moi, simplement, j’ai vu le possible, multiplié et formulé : et je salue, dans l’attitude sincèrement humble du Disciple qui dit : qu’il n’eût souhaité son souhait sans la préexistence du Maître.