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(Mais il n’entre point en le plan de l’Étude présente, de résumer notre Méthode ni pour l’idée, ni pour son expression poétique à laquelle il a été également quelques allusions, — « l’Instrumentation verbale », — qui, essentiellement, opère la réintégration de la valeur phonétique en la langue, et la met sous la dépendance des Idées, qui naissent en produisant de leur genèse même leurs musiques propres et leurs Rythmes.)

En même temps nous nous proposâmes une Œuvre, œuvre de notre vie, complexe et d’unité, dont le principe philosophique est générateur. Non plus une sorte de compendium de la connaissance, tel que nous le trouvons avant le xixe siècle. Non pas davantage une apologie de la Science et de ses découvertes précipitant l’esprit enorgueilli à de simplistes anticipations sociales, à l’idée de progrès sans discontinuité d’un Chénier ou, torrentiellement, d’un Hugo, — ni les déductions généralement pessimistes tirées erronément de l’examen du monde par un sentiment personnel, égotiste… Mais par la Science qui pour nous a pris unité de vérité progressive en la doctrine Évolutionniste, et