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tion de droit divin au prêtre et au roi, hommage au peuple, etc… À noter, au terme de l’Œuvre immense, une sorte d’apologie de la Science en son aspect extérieur, de ses découvertes intéressant le sens général et ainsi que populaire.


Parmi les grands Prescients pour une part, des directions traditionnelles et nouvelles de la Poésie, — Sully-Prudhomme s’approche de près de notre conception pour avoir senti, et tenté en une partie de son Œuvre, l’association de la Science et d’une Métaphysique. Nul doute que son esprit philosophique ne soit moderne, de ce que sa philosophie est continuement imprégnée de son savoir, qu’elle se montre attentive à toutes les recherches de la science en tous domaines… Malheureusement, il n’a pas su non plus concevoir le moderne savoir, en synthèse, — et dès lors, il ne put en tirer un principe général et impersonnel selon quoi il eût médité la Vie et lui eût donné une sanction. Il a été en lui une continuelle hésitation, une intention de hardiesse qui tout à coup recule, et prend peur,