Page:Ghil - La Tradition de poésie scientifique, 1920.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 71 —

nétrer, sous les pratiques magiques et les gestes rituels et les Symboles et les Mythes, les vérités ésotériques d’ordre naturel et expérimental qui sont en eux incluses : c’est-à-dire la connaissance, unie à l’émotion humaine qui la vêt exotériquement de Formes, au cours de l’évolution. De ces vérités qu’avère la science moderne, avec les vérités qu’elle nous révèle nouvellement, nous tentons une résultante de valeur universelle, religieuse scientifiquement.)

Leconte de Lisle ne retire de l’Histoire des Fois qu’une constatation de néant, l’impossibilité pour l’homme de répondre à son interrogation sur son destin. Il se place donc au point de vue de l’Absolu, — point de vue non évolutionniste, et en dehors de la science. Et dès lors, était-il logique qu’il ne pût recueillir de sa méditation que pessimisme désespéré, tout comme de Vigny… Ainsi, malgré le caractère impersonnel de son Œuvre, Leconte de Lisle remplace pourtant le concept philosophique par une création de l’esprit qui naît d’une émotion, d’un sentiment d’ordre égotiste : le pessimisme,