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lorsque, orienté par cette Méthode verbale, tout le divers « Symbolisme » (se séparant de moi sur les « idées » directrices) s’évertuait à de seules recherches de musicalité et de rythme, — il me parut précisément reproduire avec une intensité et une science plus subtiles et multiples le mouvement même de la Pléiade. Tous deux ne connurent surtout que des recherches en le sens technique, sans souci d’idée organisatrice, de principe général déterminant une pensée philosophique harmonieusement représentative de la Nature et de la Vie.

Ainsi, si, à notre point de vue de « Poète-scientifique », la Pléiade diminue et dévie l’inspiration que nous avons vue, au xiiie siècle, prendre source en la connaissance, en l’esprit philosophique et l’intuition, alors qu’elle la développe de sentiment « égotiste » : par ailleurs et pour les raisons que nous venons d’exprimer, elle proposait et imposait des apports techniques d’une importance première pour l’évolution poétique… Pourtant, dans la « Défense et Illustration de la langue Française », il est un passage où son auteur paraît nettement exhorter les poètes à prendre pour solides éléments