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cette suite souvent incohérente de parties pleines de rhétorique et de redites, lui eût nécessité une méthode génératrice de l’œuvre, un plan de composition et un regard de Synthèse. Et, il lui manqua un Verbe vraiment poétique, adéquat et entraînant un vers d’accord avec la pensée déterminant ses rythmes.

Encore qu’en cette partie centrale de son Œuvre, où il dit et évoque énormément l’énergie en même temps destructive et re-créative de la Vie, son expression poétique, de trouver l’émotion de l’illimité et l’éternel, à pleine intensité réalise une suggestion de sens universel…


Nous passerons maintenant par-dessus le xive siècle, et son incompréhension totale du mouvement poétique déterminé par l’apport science et philosophie de l’antiquité Latine : mouvement que nous venons de voir produire l’œuvre de Jean de Meung. Nous sommes en présence d’une poésie sans âme, sans réalité, sans rêve, sans issue, de décadence, — où les puériles subtilités de la scolastique s’em-