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en aspects divers mais continus d’une même homogénéité universelle, et en osant des synthèses — où avec un tremblement sacré il suggère une Énergie unitive et rythmique, immaner à la Matière et la développer en volonté d’harmonie, vers la Conscience et la Beauté, qui, pour nous, sont deux termes inséparables… « Mais le devoir est, avons-nous dit[1], de savoir et de penser selon, en premier lieu, le savoir et la pensée du savant qui expérimenta. Et ensuite, lorsque lui, l’Expérimentateur, est pour longtemps épars, le devoir est, induisant et déduisant plus vite et plus loin, d’authentiquer d’un nœud d’intuition, en une parole multiple ordonnée d’après les phonétiques valeurs, le plus du présent et le plus de l’avenir : en Synthèse, et en Hypothèse. »

Devant l’énorme pluralité cosmique commandée ainsi par un principe philosophique tiré de la connaissance actuelle du phénomène universel, une émotion comme éperduement cérébrale se dégage tout immédiatement, pour le poète : si totale, si

  1. Dans En Méthode à l’Œuvre.