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MES IDÉES

grands soupirs, parce que les dames en ont à l’église ; sa mère arrange l’oreiller, et une Tiédeur odorée s’épaissit, pendant que, dehors, une grosse pluie cingle les murs.....

Oui, l’œuvre devenait drôle souvent, à travers mon Tempérament non exercé et non mûr ; mes grandes périodes à la Hugo sonnaient d’un son bizarre : mais, — j’avais ma manière, et des sourires me venaient en relisant les vers de la vierge pâle sur mon sein.

Alors je lus « Une page d’amour » — de mon vieil ennemi.

Je me souviens qu’un inexprimable émoi m’enva- hissait à mesure que j’allais et que devant mes Yeux, Chœur grouillant et divers, passaient les cinq Paris énormes et vivant d’une vie nouvelle pour moi : et, la dernière page lue, un mot me vint soudain aux lèvres : Mais c’est un poète, Zola !....

Oui, un poète de la Vie ! et vous aussi, — Balzac, Flaubert, les Goncourt, Daudet et Maupassant, - et vous, les Jeunes vaillants, Huysmans, Hennique,