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de la poésie scientifique

Brièvement parmi les principaux poètes de non-commune valeur et de caractère, notoires ou trop nouveaux-venus encore, depuis une dizaine d’années, nous avons noté, de leurs œuvres et leurs dires, en notre Avant-propos, ceux qui s’orientent pleinement ou partiellement ou de tendance seulement, selon les principes de la Poésie scientifique[1].

Nous n’en dirons davantage, désireux que pas même une parole ne soit comme une charge sur leur épaule.




Hors de France et de la langue Française, où si nombreusement lors de la parution de ma Méthode et continuement depuis, ma pensée a été exposée, reproduite et commentée et a mérité d’occuper l’attention et la méditation d’hommes à l’œuvre plus que notoire : pour saluer l’ardente réplique de leurs auteurs nous daterons deux décisions poétiques et en exalterons la signification.

En Russie où deux grands noms commandent la poésie contemporaine, ceux de Constantin Balmont et de Valère Brussov, — M. Valère Brussov a peu à peu départagé l’inspiration poétique, et aux orageuses, éclairantes ! et imposantes envolées intuitives et imagées de son aîné, opposé maintenant la nécessité de la pensée philosophique en Poésie, dans une expression méthodique de musique verbale et d’adéquate Rythmique.

M. Valère Brussov, qui a derrière lui une douzaine de


  1. « Les poèmes de M. René Ghil ont convaincu la jeune École de la nécessité d’enrichir de science l’inspiration littéraire ». (Marius-Ary Leblond : L’idéal du xixe siècle, — 1908).