Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

larges comme une pièce de cinq francs. Hommes et femmes se tatouent, les hommes surtout ; ceux qui ont les dents limées portent les lignes formées de verrues au front, au coin des paupières et de la bouche, sur la poitrine, à l’attache des bras etc. ; d’autres ont des raies disposées en demi cercles concentriques, ou des rayons, sur le front, au-dessus du nez.

Ils ne célèbrent pas le mariage et n’ont pas de culte apparent, si ce n’est peut-être pour quelques pierres noires qu’ils plantent en terre et qu’on rencontre autour de leurs villages, dans les endroits écartés. Leurs danses consistent, dans les endroits écartés. Leurs danses consistent principalement à tourner en cercle autour d’un tam-tam pendant plusieurs heures, tous en mesure, les coudes au corps, secouant, en sautant alternativement sur chaque pied, des grelots de fruits de rafia attachés autour de leurs mollets, et chantant un air plaintif et monotone. La sueur découle de tous les membres des danseurs et des musiciens, et on est obligé d’entretenir, au milieu du cercle, un grand feu où l’orchestre retend, à chaque instant, les peaux relâchées de ses tambours. Leurs figures et leurs chants paraissent si tristes qu’on ne s’imaginerait jamais qu’ils s’amusent. En dehors des danses, ils jouent d’une espèce de bobre fait d’une côte évidée de rafia, fixée à une calebasse, sur laquelle ils tendent une corde.

Chez les nègres des Comores, les maladies les plus communes sont l’ulcère de Mozambique, la phtisie, l’éléphantiaisis, le pian, la gale, la lèpre et la dysenterie ; la petite vérole leur est souvent mortelle et cause,