francs de 10 à 18 ans, 175 francs au-dessus de 18 ans. La paye varie, par mois, suivant l’âge et le temps de service, de 2 fr. 50 à 10 francs ; sur les habitations, la moyenne est 7 fr. 50. La ration journalière se compose de 1.200 grammes de riz en paille. L’engagement d’une bande de 100 noirs de 18 à 25 ans revient à 17.500 francs ; son entretien coûte par an pour les gages ; 9.000 fr., pour la nourriture : 1.960 fr., pour les soins médicaux : 2.500 fr., en tout 15.460 fr. L’impossibilité d’exercer, de Dzaoudzi, une sérieuse surveillance des habitations, a laissé s’établir de nombreux abus, aujourd’hui tellement invétérés qu’il est fort difficile de les supprimer. Les sages prescriptions de l’arrêté du 2 octobre 1855, qui défendent d’imposer au travailleur, a part le temps de la coupe et de la manipulation, plus de 10 heures de travail par jour entre le lever et le coucher du soleil ; et qui lui assurent un repos de 2 heures dans le milieu de la journée, et le repos complet les dimanches et jours fériés, ne sont pas observées. Chaque matin, à 5 heures, le travail commence et dure sans interruption jusqu’au coucher du soleil ; nulle part, excepté dans les ateliers du Gouvernement, dans les prisons et peut-être sur une ou deux habitations, le repos de midi et de dimanche complet n’est accordé au travailleur ; on le force à passer 13 heures, soit aux champs, soit à l’usine, sans prendre ni repos ni nourriture ; et après l’appel du soir, à 7 heures, que lui donne-t-on pour sa ration de la journée ? 1.200 grammes de riz EN PAILLE qu’il est obligé de piler de vanner, et de faire cuire, avant de le manger.
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