Les cours d’eau sont généralement insuffisants pour servir de moteur et on a recours à la vapeur. L’outillage de chaque usine est ainsi composé essentiellement : machine à vapeur, moulin pour broyer les cannes, chaudières à défécation, batteries en cuivre, dites Gimart, pour cuire le vesou, basses températures ou évaporateurs rotateurs dits Wetzel pour le jus concentré, turbines pour l’expulsion des sirops. Ceux qui se servent de batteries en potin se passent de rotateurs Wetzel et purgent leur sucre dans des caissons ; ils dépensent moins, ont de mauvais produits, encombrants à cause du temps de purge et beaucoup moins abondants. Le triple effet et la cuite dans le vide sont inconnus à Mayotte ; on ne cherche qu’à produire la nuance dite bonne quatrième. Si l’on recuisait les sirops, le rendement serait plus considérable, mais sur toutes les habitations on les laisse couler à la mer. En 1859 le rendement d’un hectare de cannes était 1.580k ; en 1863, 2.040k ; le rendement moyen a été 2.776k ; il pourrait facilement être porté à 3.000 ou 3.200k. la grande richesse des sirops, complètement perdus aujourd’hui, permettrait de fabriquer d’excellent rhum et de compenser l’imperfection de l’outillage par la distillation des résidus. On a fabriqué autrefois, mais cette fabrication a donné lieu à toutes sortes d’abus ; au lieu de payer leurs engagés africains et malgaches, beaucoup de concessionnaires les gorgeaient de rhum qui ne leur coûtait rien ; le désordre était à son comble. Le gouvernement local fut forcé d’imposer à cette industrie un législation restrictive qui la tua ; les colons s’en plaignent,
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