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Dzaoudzi restera forcément le chef-lieu de Mayotte pendant de longues années et on continuera à demander au stérile îlot de Pamanzi les ressources en eau douce, en pâturages et en jardinage qu’on eût si facilement obtenues des terres fertiles, ombragées et arrosées de la grande terre. Il faut donc quant à présent, tirer le meilleur parti possible de Pamanzi. Chargé aujourd’hui de mourir les 400 bœufs du gouvernement, de fournir des légumes au Commandant supérieur et à la garnison, et d’alimenter les 1,443 indigènes répartis dans les villages Pamanzi, Sandavangue, Mirandole et Fongouzou. L’îlot Pamanzi est situé sur la ceinture même des récifs. Privé d’eau et de terre végétale à peu près exclusivement composé de rapilli, de ponces qu’on pourrait exploiter, de boues volcaniques durcies, et d’une terre blanche, poudreuse, légère et stérile, c’est bien le sol le plus aride de toutes les Comores. Sa parties du S. O., où il s’est formé un peu d’humus et où quelques buttes de relèvement à base de grès, recouvertes de scories et de pouzzolanes, contiennent un peu de terre végétale, est recouverte de quelques arbres, de cocotiers, de bananiers, de manguiers et de cultures ; on y voit un superbe baobab dont le tronc mesure 10 mètres de circonférence. Tout le centre et le Nord ne produisent que des spartines et quelques broussailles. Un immense, marais mixte garni de palétuviers, occupe la moitié de la partie occidentale, le long de la jetée qui conduit à Dzaoudzi. Dans le milieu de l’îlot et le Nord, on voit trois ou quatre anciens cratères, dont les cônes se sont effondres, dominés par une butte haute de 208 mètres où est