mettre à nu des terres vierges éminemment malsaines. Ce travail doit être fait avant la construction des édifices et surtout avant l’installation des Européens à Mamoutzou. De plus, on doit assainir, autant que possible, les deux marais de Koéni et de Choa qui bordent l’emplacement de Mamoutzou, au Nord et au Sud. Celui de Choa, franchement salé, et relativement inoffensif, peut être négligé quant à présent ; mais celui de Koéni est traversé par une rivière qui en fait un marais mixte des plus dangereux ; lorsqu’on aura réduit sa surface il faut s’attendre à une infection terrible dans les environs jusqu’à ce que les boues, mises à découverts, soient solidifiées et séchées ; il sera bon même de tenir compte de la direction des vents pour commencer la réduction de ce marais. C’est seulement lorsque ce marais sera assaini, lorsque les terres vierges mises à nu auront exhalé à peu près tous leurs miasmes pestilentiels qu’il sera temps de s’établir à Mamoutzou. Alors la colonie fera bien de s’adresser à une compagnie industrielle de France et de lui dire : « il me faut pour le 1èr mai 18…, et aux points déterminés sur ce plan, huit maisons construites en briques et en bois d’après le modèle ci-joint. » On conviendra du prix, la compagnie enverra les matériaux de France élèvera les maisons, les livrera toutes ensemble à l’époque déterminée, et on aura crée la ville de Mamoutzou, dont on pourra, avec satisfaction, comparer le prix de revient à celui du plateau de Dzaoudzi. Hors ce moyen, les millions iront rejoindre les millions, les années succéderont aux années, et jamais le chef-lieu de Mayotte ne sera transféré à Mamoutzou.
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